Nous savons tous à quel point nos petites abeilles 🐝 sont primordiales pour notre planète et pour notre vie à tous.
À Hiva Oa, aux marquises, nous avons rencontré 500 000 petites abeilles dans leurs ruches, en haut des montagnes et dans la baie de Taaoa. Un cadre luxuriant propice à la production d’un miel exceptionnel, car protégé des maladies, notamment la loque américaine qui sévit à Tahiti, et plus fortement ailleurs dans le monde. Un environnement sauvage et sain car isolé mais pour combien de temps? Le manque de contrôle des points d’entrée sur l’île porte à croire que ce fléau n’est pas pris au sérieux par les autorités, malgré l’interdiction d’importer abeilles, reines, cires gaufrés et ruchers. Une apicultrice, au caractère bien trempé, se bat pour préserver ses abeilles ainsi que toute la filière des Marquises.
Nous sommes allés à la rencontre de Linnea, rare apicultrice femme aux Marquises. Elle vit à Hiva Oa avec sa famille depuis presque 20 ans et crée certainement le meilleur miel que nous ayons goûté.
Elle a créé ses ruchers au fil des années et détient aujourd’hui 90 ruches, disposées sur toute l’île, dans des endroits de nature parfois impénétrable en cas de pluie. Pas froid aux yeux la p’tite dame, elle fait ses visites de contrôle toutes les semaines afin de suivre l’évolution de chaque ruche, en empruntant les pistes et les chemins escarpés qui mènent aux parcelles de terrain, souvent louées et parfois prêtées, en volant de son 4×4.
Nous l’avons suivi lors des étapes nécessaires à la création du nectar doré, nous avons découvert le rôle indispensable de l’apiculteur pour le bienêtre des ruches, c’est ce que nous vous proposons de découvrir au fil du reportage.
C’est passionnant de découvrir à quel point Linnea est aux petits soins pour ses petites butineuses, et l’organisation d’une ruche est tout aussi fascinante! Une organisation qui nous montre à quel point la nature est parfaite et que l’humain a son rôle à jouer en toute humilité.
Onctueux, intense et délicieux, elle produit un miel sauvage et raffiné. Mais aussi, varié, grâce justement au fait que les ruches sont disposées à différents endroits. L’atmosphère ambiante a une influence sur la manière dont les abeilles travaillent dans la ruche, ce qui au final a une incidence sur le miel produit.
Un travail intense pour Linnea, qui en même temps, s’occupe de ses 4 enfants, épaulée par son mari lorsqu’il n’est pas appelé sur les autres îles des Marquises pour des soins dentaires. C’est une passion commune pour le monde des abeilles qui les a mené à devenir des apiculteurs de métier.
Fabriquer les ruches, les cadres et les gaufres de cire qui seront introduits dans les ruches, élever les reines, vérifier la bonne santé des reines et des ruches, prendre soin, vérifier, se faire piquer, ne plus sentir les piqûres, leur parler, porter les caisses, les cadres, rouler en 4×4, extraire le miel, filtrer, nettoyer, mettre en cuve, mettre en pot, récupérer la cire, créer des nouvelles plaques d’alvéoles, faire venir des contenants, des étiquettes, créer les produits dédiés à la vente (car en plus du miel dédié à la consommation, elle fabrique un baume au miel et tamanu, le miel ayant des vertus cicatrisantes, et imagine une alternative au cellophane en créant un tissu enduit de cire d’abeille), gérer les commandes, puis envoyer. Et bien, pour gérer tout ça depuis Hiva Oa, une île aussi isolée, c’est un sacré challenge et un travail de tout instant. Jules, un jeune marquisien, est devenu son stagiaire depuis peu, il apprend le métier et est d’une grande aide pour Linnea. Une transmission de savoir-faire, de passion; Linnea joue un rôle majeure dans l’avenir du jeune garçon, qui deviendra certainement un apiculteur conscient des enjeux de la filière.
Une filière porteuse qui a de l’avenir si les autorités prennent conscience qu’un miel aussi pur est rare sur notre terre, alors pourquoi pas le préserver?
« Le miel de Hiva Oa est un des derniers miels au monde sans traces de pollution environnementale. »
1. A la découverte des ruchers de Linnea
Pour nous rendre sur les ruchers de Linnea, nous avons emprunté les chemins menant au différents spots. A Hiva Oa, il n’y a que très peu de route, on se retrouve très vite sur des pistes ce qui rend l’accès aux ruchers plutôt périlleux surtout par temps de pluie.
2. Vêtements apicoles
Quand on est apiculteur, on doit s’équiper de ces combinaisons dites de cosmonaute pour éviter de se faire piquer pendant les manipulation auprès des ruches. Elles permettent aussi d’être en totale confiance lorsqu’autour de vous, les abeilles volent par milliers. Elles sont de couleur blanche afin d’éviter une excitation trop importante de l’essaim, le blanc apaise les petites butineuses. Notez qu’elles détestent le noir, qui s’apparente à d’éventuels prédateurs.
3. L’atelier
Lorsqu’on est apiculteur aux Marquises, il faut aussi connaitre la menuiserie pour savoir fabriquer les ruches et les cadres. Elle utilise du bois local, le pin des caraïbes.
4. Gaufrier à cire
Après avoir fabriqué le cadre, il faut fabriquer les cires alvéolées. Le gaufrier sert à mouler les cires. La cire, quant à elle, provient uniquement des opercules récupérées lors de l’extraction, ce qui garantit un miel pur. Elles sont changées tous les ans.
5. Cire alvéolée
Voici à quoi ressemble un cadre neuf, fabriqué maison. Les abeilles commenceront à travailler à partir de cette cire en l’étirant.
6. Rucher du jardin
Linnea fait son contrôle quotidien des ruches de son jardin. En effet, le 1er rucher est situé tout proche de son foyer familial. Au départ, l’importation d’abeilles étant interdite, il a fallu « enrucher » des essaims sauvages et par la suite, vérifier les conditions sanitaires des ruches.
7. Ruchettes d’élevage
En plus des quelques ruches disposées dans le jardin, elle dispose aussi de ces ruchettes d’élevage de reines. Elle introduit des cellules de reines dans les ruchettes orphelines qui vont éclore le lendemain, pratique et rapide pour produire des reines. A la manière naturelle, ce serait trop long.
8. Ruche de production
Linnea a disposé des ruches de production à proximité de ses ruchettes d’élevage. L’idée est d’avoir proche des ruchettes des ruches de production bien productive susceptibles d’avoir de bons mâles qui iront féconder les reines. Dans une ruche de production, on compte entre 40 et 60 000 abeilles.
9. L’apicultrice
En visite de contrôle de ses 7 ruchers. Ces visites se font quasiment chaque semaine car comme elle dit: « on voit si une ruche ne va pas bien que lorsqu’on l’ouvre ».
10. Précautions pour les visites
En plus de sa combinaison, elle utilise un « enfumoire », obligatoire à chaque manipulation sur la ruche. En effet, la fumée est utilisée pour masquer les phéromones des abeilles pour qu’elles ne deviennent pas agressives. La fumée les prévient de la visite et les calme.
11. L’enfumoir
Le réservoir, le bec et le soufflet. Son utilisation est très méthodique et précise. Non seulement, il faut faire en sorte que la fumée soit la moins toxique possible, mais il faudra aussi que la fumée soit assez épaisse et pas trop chaude, ce qui rendraient les abeilles agressives.
12. Contrôle des cadres
L’enfumage est une pratique courante. Enfumer une colonie d’abeilles rend celle-ci plus manipulable. Le contrôle consiste à vérifier la qualité de la ponte de la reine, l’état des réserves de la colonie en miel et pollen, ainsi que le bon état sanitaire général de la ruche.
13. Contrôle de la bonne santé de la ruche
Sur cette ruche, Linnea s’assure que la nouvelle cire a bien été accueilli. Les abeilles étirent cette cire jusqu’à construire des alvéoles où la reine pourra venir pondre ses larves. Ensuite, elles enfermeront le miel des alvéoles avec une couche d’opercule.
14. Le rôle de l’apiculteur
Sur les 10 cadres disposés dans la ruche, la reine occupera une majeure partie pour pondre ses oeufs, le reste sera pour stocker la nourriture (miel et pollen). Au fil du temps, à force de pondre, l’alvéole rétrécit, les abeilles sont de plus en plus petites, il faudra donc changer le cadre.
15. L’apiculteur, ange gardien de la ruche
Les alvéoles ont donc un double emploi, stocker les oeufs et les larves d’abeilles d’abord, puis stocker le miel et la nourriture. Suivant les périodes de l’année, il faudra intervenir sur ces cadres alvéolés pour le bien-être de la ruche; il faudra soit agrandir, soit mettre une cloison dans la ruche et s’assurer qu’elles ont assez à manger
16. Les larves d’abeilles
On peut bien voir les alvéoles créées par les abeilles et les larves se trouvent à l’intérieur de ces alvéoles.
17. Récolte
Lorsque les abeilles ont bien travailler, il faudra collecter le miel qu’elles auront produit. Il faudra alors que les abeilles quittent la ruche. Pour cela, il y a plusieurs méthodes, certaines plus douces que d’autres. Linnea n’aime pas stressé ses abeilles, elle a choisi le chasse-abeille, c’est une plaque avec un dispositif qui permet aux abeilles de descendre dans le compartiment du bas sans pouvoir remonter.
18. La miellerie
C’est une miellerie coopérative financé par l’état afin d’aider et financer la filière. Elle est gérée par la coopérative apicole Haatepeiu O Te Pua Akau de Hiva Oa dans le but de favoriser et attirer des jeunes à se lancer dans le projet.
19. Taux d’humidité
A la miellerie, une étape primordiale sera d’atteindre un certain taux d’humidité du miel (max 18% d’eau) et une température d’environ 19° afin d’éviter la fermentation. La pièce d’extraction devra être à 35% d’humidité. Il fait donc frais et sec dans le labo. Pour atteindre ce pourcentage d’humidité, il faudra attendre environ 4 jours avant de procéder à la collecte du nectar doré.
20. Cadre operculé
Lorsque les ruches arrivent à la miellerie, et qu’elles ont été deshumidifiées. Il s’agira de retirer l’opercule de chaque cadre pour en récolter le miel.
21. Désoperculation d’un cadre de miel
Linnea récupère les opercules afin de re-créer des nouvelles cires. Ensuite, le cadre sera disposé dans l’extracteur pour en récupérer le miel.
22. L’opercule
Une cire un peu plus ancienne, d’où la couleur noire. Elles noircissent assez facilement aux Marquises.
23. Miel qui coule des alvéoles
Quand on retire l’opercule, le miel coule du cadre. Celui-ci sera placé dans l’extracteur. Et l’opercule sera placé dans la centrifugeuse.
24. Récupération des opercules
Après avoir retirer l’opercule, celle-ci sera asséchée afin d’en faire de la cire
25. Cire d’abeille
Le reste de cire qui a été asséché à l’aide d’une centrifugeuse servira à la création des nouvelles cires. Linnea tente de les remplacer chaque année afin d’éviter les moisissures ou pire, certaines maladies.
26. L’extracteur
Les cadres, encore plein de miel, sont disposés dans l’extracteur, qui effectuera des rotations, dans un sens puis dans l’autre, pour en extraire le miel.
27. Le filtrage
Le miel coule de l’extracteur à droite et de la centrifugeuse à gauche. Il est filtré grâce à des tamis doublés afin d’en retirer toutes les impuretés.
28. Les cuves de miel
Jules, le jeune apprenti, verse le miel récolté dans la cuve de stockage. De là, le miel sera contenancé, puis étiqueté et mis en vente.
Bonjour, je me présente Sanford yannick apiculteur de Tahiti, plus précisément de papara. J’ai vraiment apprécié votre reportage sur les abeilles, de l’attachement et du respect que vous leurs procurer. J’ai une demande à vous faire, où procuré vous vos bocaux, que je trouve magnifiquement belle. Bonne continuation.
Bonjour Yannick,
Je viens de voir votre message.
Il faut contacter Linea à Hiva Oa. Nous sommes reporter et nous l’avons rencontré en 2018.