C’est dans le petit village de Taaoa, dans la vallée de Taaoa, sur l’île de Hiva Oa aux Marquises, que nous sommes allés à la rencontre de Mama Tahia. La vallée de Taaoa est connue pour son site archéologique, Upeke, très important dans la mythologie marquisienne.

Mama Tahia est la guérisseuse du village, elle a 80 ans et a toujours vécu ici alors que ses 12 enfants ont tous quitté l’île. Aujourd’hui, elle vit entourée des villageois et de son mari. Ils vivent du commerce de la coprah, la chair de noix de coco séchée qui servira à la fabrication de l’huile de coco, du monoï et du lait de coco. Ils vendent la matière 1ère, qui après être récoltée et séchée, sera transportée par bateau jusqu’à Tahiti. Aux Marquises, on compte 1600 hectares de cocoteraies, ce qui permet de faire vivre beaucoup de familles.

Mama Tahia fabrique aussi du monoï artisanal, qui alimentera au niveau local, les villageois. Elle le fabrique à la manière des anciens, dans la tradition, comme ses ancêtres lui ont transmis. Un savoir-faire qui vous découvrirez au fil du reportage.

Transmis de génération en génération, c’est sa maman qui lui a appris ces savoir-faire. Elle lui a aussi transmis de ses ancêtres, l’art de soigner avec les plantes. Mama Tahia connait toutes les plantes et elle sait surtout les appréhender pour en faire des remèdes pour tous les maux. Ces savoir ancestraux sont une mine d’or et des connaissances précieuses que son filleul Peahi apprend à son tour auprès de sa marraine. 

La nouvelle génération, qui n’a plus forcément le reflex de se tourner vers les anciens, mais plutôt vers le docteur de l’île, constate très souvent que les mixtures au goût douteux de Mama Tahia, sont bien plus efficace que les médicaments administrés par le doc. Malheureusement, ces savoir-faire et ces connaissances s’éteignent à petit feu. La nouvelle génération ne se rend pas compte à quel point ces connaissances sont riches, que se soigner de manière naturelle est une chance. Malheureusement, les progrès et la modernité n’auront qu’accentué cette mise à l’écart des traditions et des savoir-faire ancestraux. A moins que certain de la nouvelle génération, comme Peahi, puisse faire vivre ses savoirs, et les valoriser dans un monde qui a besoin d’un retour à l’essentiel, aux traditions, à la nature.

 

 

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