1. Mama Tahia, 80 ans
La guerrisseuse du village. Elle a eu 12 enfants. Elle et son mari vivent du coprah, la chair sèchée de la noix de coco, la matière 1ère utilisée pour l’huile de coco et le monoi.
2. Vallée de Taaoa
Au sud des Marquises, sur l’île de Hiva Oa, se trouve la vallée de Taaoa. C’est ici que Mama Tahia a vécu toute sa vie, auprès de sa famille et au service de ceux qui avaient besoin de ses soins.
3. Village de Taaoa
A l’extrême sud de l’île de Hiva Oa, il s’agit du dernier village que l’on peut rencontrer puisqu’aucune route ne vous mènera plus loin. Le reste de l’île dans cette direction est sauvage, c’est le terrain de chasse des villageois.
4. Recueillir l’amande de noix de coco
Après être cueilli, les noix de coco sèche au soleil pendant 10 jours environ afin d’atteindre un certain taux d’humidité (environ 10%)
5. Travail à la main
Elle utilise un pic (sorte de pied de biche) sur lequel elle plante d’un coup sec la noix de coco. Puis elle fait levier afin d’arracher l’écorce. Travail physique qui demande le coup de main. Il en faudra une quinzaine pour obtenir 1l de monoi
6. A chacun sa méthode
Mama Tahia utilise cette barre de fer pour enlever l’écorce de la noix de coco. Une autre astuce afin de faciliter le travail, est d’humidifier la coco la veille afin de la rendre plus tendre.
7. Mama Tahia
Son sourire en dit long après m’avoir vu faire, je constate en effet que c’est très difficile et que la p’tite dame a bien de la force et du courage
8. Ouvrir des cocos à la machette
Il s’agit là de taper de plusieurs coups secs avec le côté non tranchant de la machette, tout autour de la noix de coco jusqu’à ce qu’elle cède. Pour Mama Tahia, ce n’est qu’une formalité
9. La base du monoi, l’huile de Coprah
Le monoi, qui signifie huile parfumée, littéralement, est fabriquée à base de l’huile de coprah extraite de la chair de coco.
10. Les vertus de la coco
En effet, la chair de la coco est très huileuse, elle adoucie la peau; l’huile de coprah qui en est extraite est la base du monoi
11. Peahi, son filleul
A 24 ans, Peahi est revenu sur son île natale après des expériences à Tahiti. Aujourd’hui, très attaché à ses racines et sa culture, il s’imprègne de ce qui l’entoure, la nature. Il aide Mama Tahia dès qu’elle en a besoin.
La nouvelle génération qui reprendra le flambeau.
12. Raper la coco
Mama Tahia râpe la chair de noix de coco à l’aide d’une rape artisanale, sur laquelle elle frotte la noix à rythme régulier. Un rythme presque machinale qu’elle a pratiqué des milliers de fois.
13. La Râpe à coco
Raper la coco servira à la fabrication du monoi, après en avoir extrait le lait.
14. Le pressage à froid
Elle prépare la mixture de la coco râpée avant de la mettre dans un torchon pour en extraire le lait.
Peahi reste attentif à tous les gestes de la vieille dame.
15. Lait de coco
Après pressage on obtient du lait de coco 100% pur.
La coco râpée et pressée sera mise de coté dans un autre bol. Celle-ci pourra servir à nourrir les poules et les cochons.
16. Le pressage à la main
Le pressage à la main est long et difficile, une des étapes de la fabrication artisanale du monoi.
A droite, la coco râpée et à gauche le lait de coco extrait.
17. Un lait onctueux
Au dernier passage, il ne restera que le lait de coco. Toute la coco râpée sera donc séparée.
Le lait de coco pur est très crémeux.
Un temps de mise au repos servira à séparer l’eau, l’huile et la crème
18. Mélange avec les fleurs de tiaré
Le lait de coco obtenu sera mélangé au fleurs de tiaré pour macération pendant 2 semaines minimum
Il faudra obtenir le lait de 15 cocos macéré aux fleurs de tiaré pour obtenir 1 litre de monoi.
19. Macération
Il faudra laisser reposer la mixture pendant 2 semaines
20. Fleur de tiare
Après avoir extrait l’huile de coprah de la noix de coco, celle-ci sera mélangée aux fleurs de tiaré . Ensuite, une période de macération de 2 semaines laissera place au fameux monoi.
21. Confection d’un remède médicinal contre la toux
Après le commerce de la coprah, la fabrication du monoi, qui est le fruit de ses récoltes de coco, Mama Tahia nous transporte dans une autre sphère, le monde des guérisseurs, des druides ou des shamans. Une connaissance de la nature qui l’entoure et des bienfaits de ses plantes, arbres et fleurs.
22. En avant pour la cueillette
Mama Tahia cueille des feuilles de tohu pour la préparation de son médicament sous l’oeil avisé de Peahi qui apprend et qui n’en perd pas une miette.
Elle a appris ces savoirs de sa mère et ils se transmettent depuis des générations. Alors elle compte bien le transmettre à son tour. Son filleul sera l’heureux élu.
23. Guérisseuse
Mama Tahia est la guérisseuse de la vallée. Alors que même à l’heure actuelle, l’île manque clairement de médecin, seulement un pour toute l’île, ces savoirs sont bel et bien très utiles pour le bien de l’île et ses habitants.
24. Ingrédients
Elle a disposé les feuilles de « tohu » et les fleurs de tiaré encore fermées sur un plateau en bois, que l’on appelle « hoana », sur lequel elle préparera la mixture.
25. Mama Tahia et la nature
Elle a un lien très fort à la nature. Elle lui a donné tout ce dont elle avait besoin pour prendre soin de sa famille et de ceux qui croiseront son chemin.
26. Mélange
Elle utilise un pilon en pierre afin de broyer et mélanger la mixture. Elle répètera cette étape pendant 15 bonnes minutes.
27. Filtrage
Après avoir laissée infuser la mixture dans l’eau froide environ 10 minutes, elle la filtre pour n’en laisser que le jus.
Le liquide marron qui en ressortira sera transvasé dans une bouteille avec du sucre de canne d’hawaii (le seul sucre bon pour mama Tahia). Plus qu’à goutter