Anette et Pono vivent dans la vallée de Taaoa, à Hiva Oa aux îles Marquises. Nous sommes allés à leur rencontre pour découvrir un repas typiquement marquisien. C’est dans leur maison qu’ils nous attendent pour partager ce moment.
Nous nous approchons de leur maison et nous voyageons déjà grâce au son du ukulele. Anette nous attend. »Mave Mai » (bienvenu en marquisien), un immense sourire se dessine sur son visage. C’est certain, la convivialité est de mise et nous sommes loin du cliché qui parle du marquisien comme quelqu’un de dur. Bien au contraire, c’est la douceur à l’état pur.
Tout y est, jolie table, tissu fleuri de Polynésie, couronne de fleurs, et ses « beautés » comme elle les appellent, ce sont toutes ses plantes vertes qui ornent son jardin et sa terrasse.
Nous somme là pour préparer un repas traditionnel avec le fruit de l’Arbre à Pain, le uru. Mais avant de se mettre au travail, nous faisons connaissance, nous échangeons et nous nous apprivoisons.
Le uru est un fruit tout rond, tout vert, qui à des légendes à son nom, tellement il a pu nourrir de cœurs et d’estomac en Polynésie. Partager ce moment de la cueillette à l’assiette est un régal pour les sens, une vraie préparation ou tout prend son sens. C’est ce que nous vous invitons à découvrir au fil du reportage.
Prendre le temps de se nourrir avec conscience. Aujourd’hui, nous préparerons poisson cru au lait de coco et Ka’aku.
Tout d’abord, nous sommes allés cueillir le uru dans le jardin de Anette et Pono. Le uru mûr se reconnaît grâce aux petites traces blanches dans ses sillons. Après la cueillette, la cuisson, au feu de bois. Pono prépare le feu pour cuire le uru directement dans les braises. Les urus déposés dans les flammes, c’est un instant de partage: la chaleur des marquisiens. On se sent chez nous, c’est notre famille à cet instant, durant cette matinée, ce repas.
On découvre au travers de cette échange convivial, la générosité des marquisiens et leur lien puissant à la nature qui les entoure.
1. Accueil en musique: Mave Mai
Anette nous accueille chez elle en musique en jouant un petit morceau avec les ukulélés que son mari, Pono, fabrique. La musique et les chants font partis de la culture et du quotidien des marquisiens.
2. Travail à l’atelier
Pono, quant à lui, est sculpteur. A notre arrivée, il travaille dans son atelier. C’est ici qu’il fait le gros oeuvre de ses créations en sculpture sur bois. Ils vivent du travail de Pono, et ses services sont régulièrement demandé par la ville d’Atuona pour des commandes spécifiques d’aménagement.
4. Home
C’est ici que vivent Anette et Pono, sur les hauteurs dans la vallée de Taaoa. Et c’est ici que nous allons préparé le uru et le thon ensemble.
5. En avant pour la cueillette
C’est dans le jardin de Anette et Pono que nous sommes allés choisir nos urus, fruits de l’arbre à pain.
6. Pêche aux urus
Pono a fabriqué astucieusement une sorte d’épuisette avec une longue perche pour cueillir le fruit
7. Pono et sa récolte de mei
Le mei ou uru est le fruit de l’arbre à pain. 2 urus suffiront pour accompagner le poisson cru.
9. Cuisson du uru
A la manière des anciens, il a ensuite disposé les 2 urus directement dans le feu au contact des flammes
11. Uru braisé
La peau du uru est alors littéralement brulée jusqu’à en devenir noir. Lorsque le fruit sera entièrement noir, il sera cuit.
12. Plusieurs étapes de cuisson
20 à 30 minutes avant de les retourner et faire cuire l’autre face du uru.
13. Raper la coco
Pendant ce temps là, Anette se charge de raper la chaire de noix de coco qui servira à l’élaboration du plat.
14. Lait de coco
En pressant la noix de coco fraichement râpée dans un linge, Pono en extrait le jus, le lait de coco. Il servira à assaisonner le uru ainsi que le poisson cru
15. Découpe du thon
Anette se charge de découper le poisson assaisonné d’ail, de sel, de lait de coco et de citrons.
17. Etape décorticage
Il profite que le uru est encore bien chaud pour enlever la peau à l’aide d’un manche de fourchette. En effet, la peau s’enlève assez facilement lorsque la cuisson a été bien respectée.
18. Eplucher
Sous la peau presque carbonisée, on découvre le fruit à l’apparence d’une pomme de terre bien cuite. Le uru est prêt à être travaillé
19. Travailler le uru
Toujours de façon traditionnelle, Pono prépare sa planche où il va pouvoir travailler le uru. Il humidifie d’abord le plan afin d’éviter que ça colle et c’est parti.
20. « Hoana »
Le plat en bois utilisé pour écraser le uru s’appelle le Hoana. Utilisé quotidiennement dans la cuisine marquisienne.
23. Le Ka’aku
Le uru au feu de bois, ça donne ça. Et dans le lait de coco, c’est un délice. Ce plat fait partie de la cuisine traditionnelle marquisienne et reste aujourd’hui très utilisé.
24. Plus qu’à déguster
Après avoir préparer ensemble ce bon repas, il est de passer à table. Un vrai délice pour les papilles et pour le coeur pour ce moment de partage.
25. Tablée marquisienne
En plus du poisson cru à la coco et la ka’aku, Anette avait préparé d’autres mets avec chèvre et bananes. De quoi rassasier toute la tablée, c’était certain. La cuisine marquisienne est généreuse!